alessio delfino

Tarots – Rome

tarots

preview 6 avril à 19h00 – ouverture le 8 avril 2011 à 19h00 Franz Paludetto – Rome Avec Tarots, la réflexion d’Alessio Delfino sur la symbolique ancestrale liée au féminin sacré, qui imprègne le travail mené ces dernières années, prend une importance supplémentaire. Le discours cosmogonique qui est derrière la recherche des origines de la déesse mère, déclinée dans ses différentes qualités jusqu’à composer un véritable panthéon de divinités féminines, révèle maintenant son sens profond, en restituant désormais presque sans ambiguïté le lien avec un troisième élément qui manquait à compléter son interprétation. Dans la vision de composition de chacun des Arcanes Majeures du Tarot, inspirée de la tradition marseillaise, que Delfino a jusqu’à présent construite, sans hâte, dans ce projet artistique ouvert, qui fait du temps un élément constitutif du sens même de son devenir, le féminin, l’origine de la vie et l’expression la plus élevée du sens même de l’existence terrestre, c’est-à-dire le chemin d’accès aux phases successives de connaissance, s’entremêlent dans une chimie irréversible, tout comme dans une formule alchimique. Le voyage qu’entreprend symboliquement le Bagatto, la carte numéro un, à travers le parcours qui le conduira de l’initiation, à travers une phase de purification et une phase d’illumination, à la réintégration finale, à atteindre à la fin un nouveau statut cognitif et spirituel, qui le rendra libre : fou aux yeux de la plupart, il peut représenter le voyage que l’artiste lui-même accomplit à travers son propre parcours de conscience. Et qui restitue une œuvre qui semble vouloir tout contenir, presque comme pour Jorge Borges dans son Aleph.

Une Opera Omnia, une Aleph justement, qui contient en elle le symbolisme du principe et de la fin, qui s’alternent et se poursuivent; avec une référence forte aussi à la Comédie de ce Dante Alighieri qui par hasard ou non commence à écrire son Opera Omnia « moyen du camin de notre vie », dans lequel l’artiste savonais se trouve pour entreprendre son voyage à travers les Tarots. Mais il y a un élément qui, parmi tous, désambigue le sentiment initial d’avoir devant lui un travail parfait, qui empêche presque toute autre interprétation que celle déjà méticuleusement composée par son sage réalisateur. Dans l’esthétique sans bavures de chacune des photographies de Delfino, en effet, le véritable niveau d’accès ésotérique, caché au plus grand nombre, ne peut consister qu’à tracer un espace d’interpolation, un espace blanc composé à l’intérieur d’un schéma esthétique complet et visitable, selon la stricte discipline du mystère, seulement après avoir eu un accès complet au niveau herméneutique précédent. Sur ce plan, le spectateur qui a acquis une clé d’entrée appropriée peut enfin associer un sens propre à l’enchevêtrement de significations données par Alessio Delfino. C’est seulement ainsi que l’artiste pourra s’essayer à la conquête d’un nouveau niveau de connaissance et, comme le fou, le tarot numéro zéro, symbole de la renaissance à la fin du pont, recommencer à zéro Diletta Benedetto

 

Diletta Benedetto